Le cycle d'exploitation, enjeu financier
Le cycle d’exploitation représente un enjeu essentiel dans le financement d’une organisation, s’agissant d’un circuit qui débute lorsque l’entreprise achète ce qui lui est nécessaire pour produire et se conclut une fois perçues les recettes. Ce décalage dans le temps oblige l’organisation à détenir des ressources financières pour vivre en quelque sorte à crédit, entre le moment où elle dépense pour s’approvisionner, et l’instant où elle reçoit le produit de ses ventes, donc encaisse. Le cycle d’exploitation induit ainsi un besoin de financement, plus connu sous l’appellation de besoin en fonds de roulement compte tenu que ce sont les excédents de ressources de long terme par rapport aux emplois de longue durée qui le couvre. Une organisation peut donc se trouver en difficulté financière lorsque ses moyens financiers sont insuffisants par rapport aux sommes engagées pour disposer des moyens humains et matériels nécessaire à la réalisation des activités. La capacité d’encaissement des créances, tout comme la faculté de négocier des délais longs pour le paiement des factures, importent plus que le niveau de niveau du chiffre d’affaires. Pour preuve, celui-ci peut s’accroitre fortement et rapidement, ce qui commercialement est bon signe, et l’entreprise se retrouver…en cessation de paiement en étant incapable de financer une hausse brutale de son cycle d’exploitation.
Les composantes du cycle d'exploitation
Le cycle d’exploitation intéresse bien évidemment les partenaires financiers de l’organisation, tout comme les propriétaires en étant déterminant pour la poursuite et le développement des activités. L’auditeur interne y trouvera quant à lui une source d’informations des plus pertinentes pour l’établissement de son plan pluriannuel d’audit, compte tenu de son caractère transverse et de sa composition. Le cycle d’exploitations associe en effet plusieurs sous-cycles qui sont autant de phases concentrant des processus nécessaires à leur réalisation. Ces étapes sont fondamentalement les suivantes :
- l’approvisionnement, qui intègre l’ensemble des activités destinées à l’acquisition de matières, de marchandises, de services ;
- la production, laquelle consiste à transformer des approvisionnements en produits finis, ou à réaliser des prestations de service, en combinant les facteurs que sont le capital et le travail ;
- la vente des produits finis et des services ;
- le recouvrement pour l’encaissement des créances dues par la clientèle.
L'adossement du plan pluriannuel d'audit au cycle d'exploitation
En répertoriant les processus déjà audités selon les composantes du cycle d’exploitation (approvisionnement, production, vente, recouvrement), l’audit interne possède une vision d’ensemble de son travail fonction des impératifs financiers et commerciaux propres à son organisation. Sans supplanter la relation entre missions d’audits et gestion des risques, cette ventilation apporte un éclairage supplémentaire à l’auditeur pour une planification de ses interventions contributive de valeur ajoutée. En effet, l’entreprise est d’autant plus en mesure de minimiser son besoin en fonds de roulement, donc de réduire ses coûts financiers, qu’elle emploie des processus optimisés durant le cycle d’exploitation. L’audit interne, en s’assurant de l’efficacité et de l’efficience des moyens engagés, peut participer de cette optimisation. Pour cela, il lui faut auditer l’ensemble des processus directement attachés aux composantes du cycle d’exploitation. Compte tenu des contraintes budgétaires, l’exercice n’est réalisable que sur plusieurs années, d’où la nécessité de disposer d’un plan pluriannuel d’audit qui en plus d’être adossé à la gestion des risques le soit également au cycle d’exploitation.
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