Sur la nécessité de privilégier l'estime de soi
L’amour-propre et l’estime de soi sont deux postures dont le sujet est identique, une personne donnée, et pourtant celles-ci sont totalement différentes. En effet, l’amour-propre conduit à s’apprécier - ou se déprécier - à partir du regard d’autrui. L’estime de soi, quant à elle, touche l’individu sans que quiconque ne soit convoqué. Autant dire que la seconde posture participe de l’indépendance d’esprit à l’origine de toute forme de liberté, même si parfois on peut être le bourreau de soi-même. L’amour-propre par contre ne laisse pas d’alternative : il enferme la conscience individuelle dans le jugement des autres.
L’environnement professionnel est bien souvent plus propice au développement de l’amour-propre que de l’estime de soi. Certes, le travail bien fait est une source de bien-être personnel. Mais au-delà de cette satisfaction plane généralement le souci de l’image que l’on renvoie. S’y désintéresser totalement n’est guère une attitude courante. Finalement, l’enfer, c’est toujours un peu les autres…Certains métiers sont particulièrement exposés à l’opinion d’autrui, ce qui est le cas s’agissant du contrôle et de l’audit. Faut-il alors que les contrôleurs et les auditeurs soignent leur amour-propre pour préserver leur réputation ? La réponse est non. S’en remettant au jugement d’autrui, l’indépendance d’esprit se réduit d’autant, ce qui est peu compatible avec l’exercice du contrôle ou de l’audit. A l’inverse, s’apprécier soi-même à sa juste valeur ne peut qu’être profitable au contrôleur ou à l’auditeur dans la réalisation de ses missions, notamment lorsqu’il s’agit de convaincre. En effet, pour atteindre cet objectif, encore faut-il être convaincant ! D’où la nécessité de privilégier l’estime de soi.
Le retour d'expérience pour développer l'estime de soi
Développer l’estime de soi est une démarche réflexive portant sur un objet exclusif : soi-même ! Difficile toutefois d’y dégager la distance requise afin de réfléchir objectivement. Cette difficulté n’interdit pas pour autant toute auto-analyse. Elle est possible en s’appuyant sur des éléments factuels, comme par exemple des retours d’expérience, pour en faire le rapport avec soi-même. Intéressons-nous sur cette question au point de vue du contrôleur ou de l’auditeur. Développer l’estime de soi lui sera le plus souvent utile pour convaincre lors des communications orales. Il apparaît ainsi opportun que le contrôleur ou l’auditeur évalue son efficacité sur sa conduite des entretiens. Pour cela, il réalise une plongée introspective à partir de repères communs à tout type de mission et qui sont les suivants : écouter activement son interlocuteur, lui manifester une forme d’empathie, donner du sens aux questions qui lui sont adressées, organiser les échanges avec lui, ou bien encore s’adapter à son environnement et à ses contraintes. En s’interrogeant de la sorte, le contrôleur ou l’auditeur ne fait nullement référence au jugement d’autrui le concernant, et ainsi il développe l’estime de soi.
Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils
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