Construire une image positive du contrôle et de l'audit

Disons-le tout net : les fonctions de contrôle et d’audit n’ont pas toujours bonne presse au sein des organisations. L’image qu’on leur prête volontiers ne leur est guère toujours favorable. C’est pourtant très souvent à tort que la réputation des contrôleurs ou des auditeurs internes est écornée, eu égard les préjugés entourant leur profession. C’est aussi parfois par crainte que le contrôle et l’audit sont envisagés comme des fonctions répressives. Il n'est pas rare en effet que certaines associations d’idées en milieu professionnel produisent des conclusions anxiogènes. Considérer les risques comme des fautes, dont la révélation par le contrôle ou l’audit vise à sanctionner leur auteur, en est une illustration courante.

Fort heureusement, une image n’a rien de définitif. Elle se construit, à condition de s’en donner les moyens et le temps. La reconnaissance professionnelle en effet ne s’acquiert pas en un jour. Construire une image positive autour de son métier et au sein d’une organisation nécessite une attention et des efforts relationnels à l’égard de ses interlocuteurs fréquents et occasionnels. A ce titre, le caractère transverse de leur profession amène les contrôleurs et les auditeurs internes à rencontrer nombre de collaborateurs représentant toutes les strates hiérarchiques, qu’ils s’agissent de la gouvernance, des directions métiers, des fonctions supports. En conséquence, la démarche visant à construire une image positive autour du contrôle et de l’audit n’est pas la même selon le type d’interlocuteur rencontré. Distinguons ainsi comment procéder avec la gouvernance, puis ensuite vis-à-vis des  directions opérationnelles, afin que les contrôleurs et les auditeurs soient perçus à leur juste valeur !

Le professionnalisme et l’apport d’une fonction sont les deux principaux leviers pour construire une image positive auprès des dirigeants. Pour ce qui est du professionnalisme, les contrôleurs et les auditeurs présentent à la gouvernance leur démarche selon une approche méthodique et systématique. Dans ce cadre, ils établissent un plan de missions, selon un horizon à minima annuel, permettant ainsi aux dirigeants de prendre conscience de l’encadrement du contrôle et de l’audit. Planifier donne également du sens et présage du sérieux des efforts à venir, ce qui justifie d’autant mieux les moyens nécessaires à la réalisation des travaux. Dans le cas où leurs ressources ne seraient pas suffisantes, les contrôleurs et les auditeurs peuvent alors alerter très vite la gouvernance. Solliciter des moyens complémentaires avant même que de s’engager dans un plan de travaux permet d’être en capacité d’atteindre les objectifs, ce qui finalement contribue au professionnalisme des équipes, donc participe à la construction d’une image positive.

S’agissant du second levier relatif à l’apport du contrôle et de l’audit pour les dirigeants, il y a lieu de mettre en évidence la finalité des missions qu’est la maîtrise des risques. Rappelons que le contrôle interne vise à réduire la probabilité de survenance d’évènements défavorables pour l’organisation lui empêchant d’atteindre ses objectifs. L’audit quant à lui évalue la qualité des dispositifs de gestion des risques – dont les contrôles - et  leur conformité au regard des obligations réglementaires et des procédures propres à l’entité. Contrôle et audit ne sont donc pas antinomiques comme certains veulent bien le croire, ou le dire ! Il s’agit ainsi pour les contrôleurs et les auditeurs de co-construire auprès de la gouvernance une image positive en insistant sur leur complémentarité pour sécuriser les activités de l’organisation.

Auprès des directions opérationnelles, du Front office au Back office, en passant par les fonctions supports, les contrôleurs et les auditeurs construisent leur image tant formellement que sur le fond. La façon de réaliser leurs travaux est en effet un vecteur de communication auprès des personnes qu’ils sollicitent. Développer des facultés relationnelles, comme l’empathie et l’écoute active, améliore les échanges. Une image se construit sur « le terrain », empiriquement, surtout quand les à priori sont légions !

Concernant le fond, la qualité des travaux effectués par les contrôleurs et les auditeurs est déterminante pour leur réputation, surtout selon la perception qu’en ont les directions opérationnelles. En ce sens, il est opportun que soit  sollicité leur avis sur les missions de contrôle et d’audit, sur la base des critères suivants : instauration d’un climat de confiance par les contrôleurs et les auditeurs tout au long de leur intervention, transparence sur les objectifs et les étapes de la mission, effort pédagogique fourni afin de donner du sens aux travaux, pertinence des actions correctives et des recommandations émises, adaptation aux contraintes logistiques de la structure auditée.

Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils

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