Sur la nécessité de réviser la façon d'anticiper et de gérer les risques après la COVID-19
Depuis plusieurs mois la COVID-19 s’est invitée dans notre quotidien, jusqu’à obliger la moitié de l’humanité à vivre confinée durant plusieurs semaines à compter de fin mars 2020. La crise pandémique que nous traversons toujours est exceptionnelle par son ampleur, sa vitesse de propagation, ses effets sur l’ensemble des économies. A ce titre, même si les inquiétudes sanitaires sont toujours vives avec l’anticipation d’une seconde vague de contagion, c’est sur le terrain économique que les préoccupations sont croissantes. L’année 2020 se terminera sur des niveaux inégalés de récession en temps de paix. Les dépenses et l’endettement publiques se sont envolés pour accompagner les ménages et les entreprises. L’appui budgétaire des États était plus que nécessaire pour éviter le spectre d’une crise sociale. Mais la puissance publique ne peut indéfiniment soutenir le tissu économique pour éviter qu’il ne se déchire. La production de biens et de services doit prendre le relais pour créer les conditions d’une reprise durable des activités. Ainsi, la capacité des entreprises à retrouver le chemin de la croissance est primordiale pour éviter que la crise pandémique et économique ne devienne sociale. Il leur faut notamment réviser les façons d’anticiper et de gérer les risques au regard des effets d’une catastrophe mondiale. La COVID-19 nous a appris en effet que la mondialisation n’est pas que financière, politique, culturelle. Elle concerne tout le monde sans exception, particuliers et entreprises, et cela même sans en être un acteur direct.
L'audit interne en appui du management pour ajuster la gestion des risques
Il est fort à parier qu’aucune organisation, quelque que soit son secteur d’activité, n’avait anticipé à fin 2019 la survenance d’une pandémie telle que nous la connaissons aujourd’hui. Nous vivons une situation inédite. Ce qui était inimaginable il y a quelque temps encore est devenu réel, mais une réalité emprunte d’incertitudes. Qui peut dire comment évoluera la crise pandémique dans les mois prochains ? Pour combien de temps encore serons-nous confrontés à un virus qui n’a pas encore révélé tous ses secrets ? La pandémie actuelle peut-elle encore bouleverser nos habitudes, tant personnelles que professionnelles ? Ces interrogations sont désormais à prendre en considération par les entreprises pour leur gestion des risques. Il est maintenant nécessaire d’anticiper des évènements qui étaient de l’ordre de l’inconnu il y a peu et sont désormais incertains suite à la COVID-19. L’enjeu est de taille pour les entreprises. Il y est question d’ajuster des dispositifs de gestion des risques par nature structurels alors que dans le même temps les préoccupations des dirigeants sont d’ordre conjoncturelles, plus particulièrement en termes de trésorerie. Il Importe donc que le management puisse s’appuyer sur des fonctions au sein de leur organisation leur permettant de prendre du recul nécessaire en temps de crise. Les auditeurs sont tout à fait en mesure d’apporter cet appui à leur direction.
Les points d'audit de la maîtrise des risques post COVID-19
La mission principale des auditeurs est d’évaluer la qualité des dispositifs de maîtrise des risques. Cette évaluation en temps normal permet de conforter la performance de l’entreprise puisque la création de valeur n’est pas sans risque. Cette démarche évaluative est également appropriée en cas de crise grâce aux ajustements qu’elle implique concernant des systèmes devenus obsolètes. A propos de la COVID-19, pour parer à l’urgence face au risque de faillite, les auditeurs ont tout intérêt à revoir leur plan d’audit, afin de se concentrer sur les missions suivantes :
- Sécurité des salariés : retrouver les niveaux d’activité avant crise ne sera possible qu’avec le concours de tous les salariés. Il convient pour l’audit interne de s’assurer très vite que toutes les conditions de sécurité sont réunies afin que les salariés puissent exercer leur métier sans risque d’exposition au virus, ceci conformément aux prescriptions sanitaires en la matière ;
- Revue contractuelle : les auditeurs vérifient que sur le plan commercial, des clauses contractuelles post-COVID n’ont pas été signées au détriment de l’intérêt de l’entreprise. En effet, une forte pression du management en direction des forces de vente peut se traduire par des comportements laxistes lorsqu’il s’agit de négocier avec la clientèle, ceci pour un redémarrage rapide des activités ;
- Travail à distance : la crise sanitaire a entraîné le développement à grande échelle du télétravail et ceci durablement. Les outils de communication permettent une distanciation fréquente entre l’entreprise et le personnel. Les collaborateurs concernés disposent en effet à leur domicile du même environnement informatique que celui leur étant réservé au sein de l’entreprise. Sur ce point, l’audit interne doit s’assurer que les conditions de sécurité informatique sont également les mêmes entre le télétravail et la présence sur site, notamment pour la diffusion de données confidentielles et le transfert de fichiers entre collègues ;
- Gestion des risques : la continuité des activités en mode dégradé durant le confinement a impacté significativement la trésorerie des entreprises. Généralement le chiffre d’affaires a fortement diminué au cours du premier semestre 2020, alors que les charges fixes ont dû être réglées par les organisations. La faillite est désormais la première préoccupation pour nombres d’entreprises. Il est donc essentiel pour l’audit interne d’évaluer dans les plus brefs délais, si ce n’est déjà fait, les capacités de son organisation à gérer le risque de liquidité, plus précisément sur les solutions de financement à court terme et la qualité des prévisions de trésorerie à propos des mois prochains ;
- Soutien financier : dans le cas où l’entreprise reçoit un soutien de la puissance publique, comme bénéficier d’un crédit garanti par l’État, les auditeurs s’assurent que leur organisation respecte les conditions requises pour bénéficier de cette aide, sans risque de contestation, voire de sanction, à l’avenir.
Jean-François Caron
Président de la SAS FormaConseils
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