Connaître les coûts pour auditer l'efficacité et l'efficience des métiers
En plus de la conformité et de la maîtrise des risques, l’auditeur interne évalue les aspects ayant trait à l’efficacité et à l’efficience des métiers. Rappelons que la première est effective une fois que les objectifs sont réalisés, la seconde concernant elle la façon dont les résultats ont été obtenus. Ayant atteint les objectifs on est efficace, qui plus est efficient lorsque les ressources employées ont été moindres que prévu. L’audit interne procède à une évaluation de l’efficacité et de l’efficience des métiers présents au sein de son organisation, en comparant les données budgétaires et la situation constatée. Il s’agit d’identifier les écarts entre prévisionnel et réel, de les analyser, d’en comprendre la nature et les causes. Ce travail repose principalement sur les coûts supportés par l’entité auditée. En matière d’efficacité et d’efficience, il est essentiel pour l’auditeur de distinguer la façon dont les ressources sont consommées. L’audit se doit donc de disposer d’une connaissance générale concernant la structure des coûts impactant son organisation et sur les principales modalités d’affectation des charges.
Le caractère multidimensionnel des coûts
Une organisation doit recenser ses coûts pour prendre des décisions, que ce soit pour fixer un prix de vente, pour proposer un devis ou encore pour statuer sur l’abandon ou pas d’un produit ou d’une activité. Ce recensement s’appuie sur des méthodes analytiques destinées à affecter les charges supportées sur une période donnée. Ainsi, un coût est une charge supportée par l’organisation et qui a fait l’objet d’une imputation selon un procédé particulier et fonction de l’angle d’analyse. Les coûts sont multidimensionnels. Leur affectation est différente selon l’objet de calcul, entre mesurer la rentabilité par produit, par marché, par secteur géographique, par client, par canal de distribution…L’auditeur comprendra donc qu’une même charge ne génère pas le même coût selon la méthode employée pour l’affecter. En conséquence, toute évaluation sur l’efficacité et l’efficience nécessite de s’interroger sur la façon dont les charges ont été traitées. Mais pour en arriver là, il faut avoir en tête la structure des coûts impactant une organisation.
Les typologies classiques en matière de coûts
Différentes typologies de coûts existent sur lesquelles les auditeurs internes se référeront pour comprendre le traitement des charges :
- coûts variables et coûts fixes : cette distinction repose sur la corrélation entre volume d’affaires et charges supportées. Des frais sont en effet engagés par l’organisation pour générer du chiffre d’affaires. On citera par exemple les charges de transport qui par définition sont effectives une fois qu’il est nécessaire de transporter des produits ou des marchandises vendues. Par contre, les coûts fixes sont des charges dissociées du niveau d’activité, tels les frais de personnel versés mensuellement et indépendamment des volumes achetés, transformés, vendus ;
- coûts directs et coûts indirects : représente un coût direct l’ensemble des charges qui sont imputables sans calcul intermédiaire au coût de l’objet analysé. Les coûts indirects par contre nécessitent l’emploi d’une méthode d’affectation pour être traités, ce qui les concernant rend plus difficile les mesures d’efficacité et d’efficience ;
- coûts partiels et coûts complets : les premiers n’intègrent qu’une partie des charges de l’organisation eu égard les difficultés d’affecter certaines charges indirectes à l’objet analysé. Il est parfois préférable de ne rien imputer au coût des produits ou des activités afin d’éviter que des résultats pour le moins contestables soient néanmoins exploités pour décider. Les coûts complets, eux, intègrent la totalité des charges puisque dans certains cas cette exhaustivité est impérative, lorsqu’il est question par exemple d’arbitrer sur le sort d’un produit.
Connaître les coûts pour mieux appréhender les activités auditées
La transformation analytique des charges en coûts est du ressort du contrôle de gestion. L’auditeur interne est cependant concerné par ce procédé, et cela pour deux raisons. Premièrement, il pourra s’assurer que les bases lui servant à apprécier l’efficacité et l’efficience des métiers audités sont déterminées pertinemment. Ensuite, la façon dont les charges sont traitées pour devenir des coûts en dit beaucoup sur les process qu’elles concernent. Il s’agit là d’une source d’informations complémentaires pour l’auditeur interne pour sa compréhension des choses. En plus des procédures écrites et des entretiens réalisés auprès des collaborateurs concernés par la mission, l’audit a tout intérêt à savoir quelles sont la structure et la typologie des coûts pour parfaire sa connaissance des activités.
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KOUADIO FULGEN?CE (jeudi, 13 décembre 2018 16:59)
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