Sans nul doute l’audit interne est-il une des fonctions les plus consommatrices d’informations. En ayant la responsabilité d’évaluer des process, l’auditeur doit s’appuyer sur les procédures les décrivant, sur la façon dont celles-ci sont effectivement employées, sur les résultats produits, sur les contrôles mis en œuvre pour la maîtrise des opérations. Sur chacun de ces points l’information est essentielle en disant ce qu’il en est, à partir des procédures donc, mais aussi des fiches de poste, des reportings, des tableaux de bord, des contrôles matérialisés. L’audit interne collecte ainsi des données pour se constituer une documentation nécessaire à l’évaluation des process audités.
L’information est un déterminant essentiel pour la réussite d’une mission d’audit, plus précisément sa qualité. Celle-ci repose sur des critères particuliers pour l’auditeur. Une information doit d’être pertinente, c’est-à-dire correspondre à l’objet audité ou répondre à une interrogation. Il faut aussi qu’elle soit vérifiable, d’où l’importance de la piste d’audit afin que soit respectée cette condition. En outre, l’information doit être neutre pour que l’auditeur puisse la traiter en toute objectivité. L’audit interne appréciera également que les données soient aisément exploitables pour optimiser ses temps d’intervention. Enfin, l’attribut essentiel pour qu’une information soit satisfaisante est son exactitude. Toute erreur efface les qualités précédemment énoncées.
Une fois dite la nécessité pour l’auditeur de disposer d’une information de qualité, on comprend aisément que l’un des enjeux d’une mission d’audit est de trouver les sources permettant de répondre à ce besoin qualitatif. Il en est une qui satisfait aux conditions requises et ceci quelle que soit la mission envisagée : la comptabilité. En effet, une organisation ayant l’obligation d’enregistrer toute opération économique, on peut difficilement être plus pertinent ! Ensuite, chaque écriture doit être justifiée par une pièce comptable traçant le chemin de l’opération vers l’état de synthèse. Quoi de mieux en termes de piste d’audit ! La comptabilité est aussi régie par des règles et des normes strictes applicables par tous, tout comme elle est centralisée grâce aux outils informatiques qui lui sont dédiés. Neutralité et disponibilité assurées ! Enfin, pour ce qui est de l’exactitude des données comptables, ces dernières font l’objet d’un audit externe, donc indépendant, dont la finalité porte sur la régularité, la sincérité, la fidélité des comptes au regard de la situation patrimoniale et financière de l’organisation. Exactitude certifiée !
En plus d’être une source sûre, la comptabilité peut être exploitée par l’auditeur interne à différentes phases de sa mission. Premièrement, elles livrent des informations à coup sûr intéressantes pour approcher un sujet à auditer, lors de la rédaction du programme de travail. A partir des données comptables, on peut entre autres connaître la volumétrie des opérations et leurs évolutions, tout comme les risques avérés du fait de leur provisionnement. Ensuite, la comptabilité peut être employée comme un outil d’audit lors de la réalisation des travaux. En centralisant la totalité des flux économiques, elle représente une base de données inégalable en matière d’exhaustivité. Les systèmes comptables permettent d’ailleurs d’extraire des éléments selon des critères de choix de plus en plus affinés. Enfin, la comptabilité repose sur des points de contrôles qui peuvent renseigner l’audit interne sur les process opérationnels à l’œuvre en amont des enregistrements comptables. Par exemple, les rapprochements bancaires réalisés par la fonction comptable fournissent des informations clés sur la trésorerie en termes d’ouverture et de fonctionnement de compte.
Instructive et informative, exploitable et contrôlée, la comptabilité permet à l’auditeur interne de savoir ce qui est et ce qui s’est passé concernant le thème audité. Certes, les états comptables respectent un cadre juridique qui parfois est éloigné des réalités économiques. Le contrôle de gestion peut pallier aux écarts de présentation. Toujours est-il que compte tenu de ses qualités, il serait bien dommage que l’audit interne n’emploie pas la comptabilité le plus possible pour la réalisation de ses missions.
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D.NABIL (dimanche, 26 mars 2017 10:32)
étant donné que le Système d'information comptable est le premier système d'information dans l'entreprise, la mission d'audit interne sera plus optimum en matière de temps, si elle démarre à partir de l'information du SIC, en effet l'information comptable si elle bien comprise permet de re schématiser le déroulement des opérations donc reconstruire la piste d'audit.
c'est la démarche que j'applique lors de mes travaux d'audit, et je suis content que vous me confirmez que je suis pas sur une mauvaise piste!
Mekhatria (vendredi, 02 juin 2017 03:36)
C'est intéressant.
haraoudji belkacem (mardi, 25 juillet 2017 10:45)
un bon sujet que vous avez exposé, pour moi, si la comptabilité dite générale est utile et nécessaire pour l'audit interne, la comptabilité analytique est indispensable.
Ahmadou Bamba Niane (jeudi, 17 août 2017 16:31)
Très intéressant
Bienvenu zaouli (mercredi, 27 septembre 2017 16:45)
J'ai vraiment besoin de votre formation . Merci beaucoup pour vôtre disponibilité . que Dieu vous Monsieur .
KISMOUNE FARID (mercredi, 27 septembre 2017 18:13)
kismoune.farid@gmail.com
Ahmed Tidjani Ly (jeudi, 05 juillet 2018 02:09)
En tant que débutant dans le domaine de finance et de comptabilité j'apprécie beaucoup votre effort pour la compréhension de la comptabilité générale et audit
BENNACER (jeudi, 27 septembre 2018 01:17)
J'adhère totalement à votre analyse et vos moins de vue sur le rapport existant entre l'audit interne et la comptabilite comme étant justement une source d'informations fiables et pertinentes....sous réserve que cette qualité de l'information soit avérée et certifiée !